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Anliladogulé
25 avril 2022

Suite n° 2 d'une découverte incroyable dans un jardin public - Début de l'histoire n° 44 suite n° 1 entre l'histoire n° 54 et 55

Suite de l'histoire à la date du 16 septembre 2019 sur ce blog - Histoire n° 44

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Suite n° 2 racontée dans la semaine du 18 au 22 avril 2022

 

Nos quatre jeunes, Jean-Luc, Marc, Pierre et Claude sont donc arrivés au point que s'ouvre à eux une nouvelle piste de découverte. En effet, à partir de l'investigation qu'ils ont conduite sur les documents et objets qu'ils ont trouvés dans la coque du drakkar, ils ont maintenant comme quasi-certitude qu'en faisant parler ensemble les parchemins du premier coffre et les plaques d'un métal de couleur grise du second coffre, ils détiennent sans doute la piste d'une nouvelle incroyable découverte, véritable prolongation fantastique de leur toute première découverte : la coque du drakkar qui était enfouie dans le sous-sol du parc public. Cette nouvelle piste se résume ainsi : au moins dans les villes du littoral que sont Royan, Douarnenez, St Malo, St Brieuc, Avranches, Dieppe, Gravelines et Dunkerque (et peut être dans d'autres, s'ils parvenaient à mieux déchiffrer les inclinaisons des clés des parchemins et celles des plaques ainsi que leurs rapports aux blasons se trouvant sur les plaques) il y avait quelque chose à trouver sur les parties de littoral de ces villes qui étaient reproduites sur les parchemins. Nous allons donc voir comment ils appréhendent cette quasi-certitude d'avoir à investiguer ces parties précises de littoral.

Nous avions quitté ces jeunes un samedi soir, nous les retrouvons le lundi soir suivant. Bien sûr ils avaient beaucoup réfléchi chacun de leur côté durant le dimanche, car une évidence s'imposait à eux, comment se rendre dans une de ces villes sans mettre dans la confidence de leur découverte un adulte et ainsi commencer à laisser s'échapper leur secret. A cette retrouvaille du lundi, aucun d'entre eux n'osait lâcher la phrase de ce constat. C'est Jean-Luc qui décoinçat l'ambiance plus ou moins méditative qui les réunissait. "Dans laquelle de ces villes nous connaissons quelqu'un, c'est ça la question que nous devons d'abord nous poser." Et visiblement il avait déjà réfléchi à la réponse, car après avoir laissé un silence que personne ne rompit il enchaîna : "moi, j'ai une grande-tante qui habite Royan." Ils le regardèrent circonspects et Claude déclara "mais une grande-tante c'est la soeur d'un grand-père ou d'une grand-mère, comment veux-tu qu'elle nous aide !". "Si, justement" répliqua Jean-Luc qui se décida à en dire plus, car en fait il avait déjà bien réfléchi à tout cela avant d'en parler à ses copains. Et il expliqua qu'il allait écrire à cette grande-tante, de qui, il est vrai, il n'avait pas entendu parler dans sa famille depuis au moins deux ans, et il allait lui expliquer, qu'avec un groupe de copains ils avaient envie de venir voir les grandes marées du mois de février pour pêcher des crustacés et des coquillages et qu'il voulait savoir si elle accepterait de les recevoir pour les héberger une, deux ou trois nuits, vu qu'ils ne voyaient pas possible de se réserver une chambre d'hôtel parce qu'ils sont trop jeunes. "C'est pas une bonne idée?" leur demanda-t-il pour les entendre réagir à sa proposition. "Les grandes marées sont quels jours en février ?" demanda aussitôt Marc, qui prouva ainsi par sa question que non seulement il approuvait mais qu'il était déjà passé à sa faisabilité pratique. "Oui, je suis allé voir c'est juste pendant la semaine des vacances de février que tombent les grandes marées, pour ça au moins c'est sûr qu'on a un argument crédible, mais c'est sûr aussi que je ne sais pas du tout comment va réagir cette grande-tante, si vous ne voyez pas un autre plan possible, j'ai pensé que je pouvais lui écrire." "Fais-le au plus vite" s'écria Pierre, approuvé à l'unisson tant cette perspective de pouvoir se rendre à Royan ensemble aller rechercher sur le littoral le mystère de ces clés inclinées les stimulait.

Jean-Luc s'exécuta donc dès le lendemain mardi, on était dans la seconde semaine de la rentrée des vacances de Noël-Nouvel an, et il fallait en effet faire vite pour tenter cette visite à la grande-tante, qui s'avérait quand même pour l'heure très incertaine. Il eut un peu de peine à écrire cette lettre car cette grande-tante qu'il connaissait à peine, comment recevrait-elle un propos qui lui paraîtrait totalement surprenant, il insista sur ce qui lui paraissait le point fort de la crédibilité, l'instituteur les ayant invité dans un cours qu'il avait fait sur les crustacés "de les regarder de plus près en prenant la peine d'aller en chercher sur la côte" leur avait-il dit. Il avait aussi tourné ses phrases dans le sens de dire qu'il se réjouissait si elle acceptait car ce serait un bon temps de partage de la connaissance avec ses bons copains dont-il avait énoncé les prénoms pour qu'elle comprenne bien qu'ils comptaient venir à quatre. Une fois fini sa lettre, il se dit que pour qu'elle parte dès ce mardi, ce n'était pas la peine de la faire lire à ses copains, vu qu'eux ils ne connaissaient pas du tout cette grande-tante. Il mit un peu sa lettre dans la boite aux lettres comme on jette une bouteille à la mer, car plus il l'avait relue plus il se disait qu'il avait eu une idée vraiment saugrenue, que ses copains avaient approuvée faute d'avoir d'autres solutions. Pour faire l'enveloppe d'ailleurs il avait dû aller chercher dans l'agenda des adresses de ses parents et ainsi trouver l'adresse exacte, un premier problème se posait quel était son nom de famille. En recherchant dans cet agenda il se demandait si c'était bien la soeur de son grand-père paternel et si elle portait le même nom, vu qu'il se souvenait vaguement qu'il avait été question quand on parlait d'elle que c'était une personne qui vivait seule. Quand il eut identifié qu'elle portait le même nom de famille que son grand-père, il eut une satisfaction car il savait vaguement que cette grande-tante était associée à la ville de Royan, mais habitait-elle vraiment Royan ou seulement sa région, là, il voyait que son adresse était bien à Royan même. Ouf. 

Dans les jours suivants, cette lettre qui était partie le mardi, l'équipe était partagée, il y avait ceux qui y croyaient, c'est-à-dire Jean-Luc et Marc et ceux qui se refusaient à réfléchir plus avant sur cette perspective de déplacement à Royan, trouvant pas du tout sûr que cette grande-tante, même prenne la peine de répondre à Jean-Luc, vu qu'il avait bien dit que sa famille n'avait pas de lien avec celle-ci depuis plusieurs années. Et même plus pour ne pas fâcher les deux autres ils se retenaient de dire qu'il fallait réfléchir à une autre solution en toute urgence tant ils ne croyaient pas à cette piste royannaise. Quant à Jean-Luc et Marc ils discutaient entre eux, voyant bien que les autres n'accrochaient pas au projet, et leur discussion portait sur les frais qu'il y aurait pour un séjour à Royan, ils pensaient à leur nourriture et au frais de déplacement en train, mais c'était vrai ils le reconnaissaient entre eux c'était totalement prématuré que de réfléchir à comment assumer ces frais. Ainsi le reste de la semaine s'écoula à faire du rangement dans leur résidence, on désigne là, la soue-à-cochon derrière la maison de la grand-mère de Marc. 

Quand arriva le samedi après-midi où ils se retrouvèrent l'ambiance était morose car lorsque Pierre s'écria "C'est nul d'être en train d'attendre une réponse qui ne viendra pas alors que l'on a découvert que les vikings de ce drakkar on pris soin de codifier sur des parchemins des littorals où ils ont caché quelque chose que nous avons l'immense privilège d'avoir la possibilité d'être les premiers à découvrir parce qu'ils ont aussi laissé les indices pour trouver ces lieux précis grâce au rapprochement entre les plaques de métal et ces parchemins ! Mais qu'est-ce qu'on fait là à tourner en rond maintenant qu'on sait ça !". Il faut le reconnaître c'était une bonne synthèse de la situation. Cependant elle ne fût pas accueilli avec des applaudissements, Jean-Luc piqué au vif, réagit immédiatement, vas-y toi trouve une solution pour aller je sais pas moi à Avranches, St Brieuc où dans les autres villes, t'es drôle, tu t'impatientes, tu râles mais tu n'as rien à proposer, bien sûr que je ne sais pas comment cette grand-tante va prendre ma demande mais on a rien d'autre alors tais-toi." Les autres intervinrent dans ce conflit pour apaiser la situation et surtout Marc qui dit "On se calme, si aucune réponse ne nous vient du côté de la grande-tante de Jean-Luc on s'oblige tous les quatre à trouver un autre plan et comme apparemment aucun d'entre nous ne voit de piste par rapport aux autres villes de notre découverte eh bien c'est pas la peine de se bagarrer, il faut nous résoudre à parler à un adulte de toute notre découverte". Certes la réplique de Marc réussit à calmer le différend qui s'amorçait entre Pierre et Jean-Luc mais néanmoins l'équipe était partagée dans ses sentiments entre désirs vifs de progresser dans leur découverte et sentiment d'arriver dans un mur pour poursuivre.

Le dimanche amena sa surprise. Elle s'est déroulée au repas dominical de la famille de Jean-Luc, en effet, au moment du dessert, la mère de Jean-Luc l'interpella en disant "qu'est-ce que c'est que cette histoire de projet d'aller avec tes copains à Royan aux prochaines vacances de février ?". L'interrogation tombait comme ça , sans explication. Et le père et la mère de Jean-Luc n'en disaient pas plus et regardait Jean-Luc qui était sommé de s'expliquer. Il se dit, donc ils ont eu un contact avec la grande-tante, sans doute une lettre, mais pourquoi ils ne m'en ont pas parlé hier jour du facteur ? Tout cela tournait à toute vitesse dans sa tête et il fallait qu'il prononce quelques paroles rapidement. Il se lança en plaidant "je ne vous ai pas parlé de cela car mes copains se seraient moqués de moi si je m'étais avancé avec vous et avec eux sans savoir si cette grande-tante était d'accord. C'est pour çà que je lui ai fait cette lettre, moi tout seul." "Ah bon, dit le père, c'est une idée à toi tout seul". "C'est quand même surprenant cette idée ! Elle nous dit que vous voulez aller pêcher des crustacés, ces coques, des crabes..., je ne sais quoi...mais d'où ça sort cette idée ?". Là, Jean-Luc commença à sentir qu'il pouvait sortir l'argumentation solide à laquelle il avait réfléchi bien avant déjà en montant ce projet avec ses copains. "L'instituteur nous a dit que sur ce sujet des différentes espèces du rivage atlantique, le mieux était d'en pêcher de voir comment elles étaient, en les ouvrant et les disséquant." . Il attendit à cet instant pour voir comment ses parents recevaient l'argument. Il regardait ses parents, et ceux-ci firent tout de suite part de leur étonnement. "C'est bien la première fois qu'on t'entend vouloir améliorer tes connaissances scolaires, çà c'est un scoop, qui nous vient tout droit de Royan !" déclara sa mère. Et elle poursuivit en disant "moi, à mon avis c'est un gros prétexte pour passer un moment avec des copains à toi sans qu'on soit là à savoir ce qui se passe, le problème c'est que ce n'est pas sérieux, allez oser demander à la grande-tanteAdelaïde, la possibilité de séjourner chez-elle mais alors là, il faut avoir un sacré culot, tu te rends compte que ça nous met mal à l'aise vis-à-vis d'elle que tu aies osé lui demander cela ?". Jean-Luc ne savait pas à ce moment là, s'il fallait qu'il parle pour se défendre ou qu'il laisse encore ses parents accuser le coup de la nouvelle. Et il pensa aussi, pourquoi ils savent cette réponse de la grande-tante depuis hier et que ce n'est qu'à la fin de ce repas qu'ils m'en parlent, est-ce que ce délai ne veut pas dire qu'ils ont réfléchi et que peut être ils ne sont pas aussi fâchés que ce qu'ils me montrent. Tout cela tournait beaucoup dans sa tête et avait pris du temps qui s'était traduit dans un long silence après la tirade de sa mère. Et justement le père rompit ce silence en apportant un point positif qui venait en atténuation de la fâcherie montrée par la mère. "Au moins ça prouve une chose à tante Adelaïde c'est que chez nous même si on l'a contacte pas souvent on pense encore à elle puisque le gamin a décidé tout seul de lui écrire." Jean-Luc analysa très sérieusement cette remarque du père. Il en conclut dans sa tête, la partie n'est pas perdue, toutefois il ne savait pas que dire de plus pour le moment, c'était bien à ses parents d'une certaine manière d'ouvrir ou de fermer cette piste. Sa mère d'ailleurs poursuivit derrière la remarque de son mari, "on va lui répondre en lui disant que tu as eu une idée qui nous paraît extravagante et irréalisable et qu'on s'excuse de l'avoir dérangée, mais qu'on ne savait pas que tu lui avais fait cette demande." Là, Jean-Luc se dit il faut que je me défende. "Pourquoi lui dire non alors qu'elle ne dit pas elle que ce n'est pas possible". Et là il décide de s'arrêter car au fond il ne sait pas ce qu'elle a écrit et il n'ose pas demander à lire la réponse de la grande-tante. "Je voudrais que tu aies un peu les idées claires dans ta tête !" lui répliqua sa mère, qui poursuivit "Tu imagines pas les frais que ça représente que de s'organiser pour ses repas, les préparations, les achats, bien sûr ici c'est facile tu viens tu te mets les pieds sous la table, mais tu n'imagines pas quand même pas que ça va être ta vieille tante qui va te faire la cuisine à toi et à tes copains, mais quelle inconscience ! Et en plus tu persistes, on te dit que c'est insensé et toi tu dis elle n'a pas dit non." Jean-Luc ne sait plus comment si prendre, et il ouvre une piste, la seule idée qui lui vient à l'instant. "Vous n'avez qu'à demander à l'instituteur ce qu'il en pense car moi je crois qu'il trouverait que c'est une bonne idée que de chercher à découvrir mieux ce qu'il nous apprend et à apprendre aussi à se débrouiller par nous-même sur plusieurs jours, sans bien sûr rien demander à cette grande-tante d'autre que de nous accepter chez elle pour dormir". Le déplacement de la conversation houleuse vers l'instituteur n'avait pas été visiblement envisagée par les parents et celà les laissa silencieux. Jean-Luc profita de ce silence pour oser ce qu'il n'avait pas osé jusque là "je peux lire sa lettre de réponse s'il vous plaît." Plus facilement qu'il ne le pensait, son père lui tendit la lettre qu'il avait visiblement prévu de lui donner à lire parce qu'elle était dans sa poche. Jean-Luc lu avidement cette lettre sous les yeux observateurs de ses parents. Elle était brève mais positive. Elle disait tout d'abord sa surprise sur cette demande et ensuite sa joie de savoir qu'on pensait à elle, surtout que Jean-Luc pensait à elle, même si disait-elle, qu'elle comprenait bien que c'était aussi le plaisir de passer un temps avec ses copains. Elle disait ensuite, qu'elle voulait surtout recueillir l'avis des parents, qu'elle se doutait bien de la manière dont c'était écrit que ceux-ci n'étaient pas au courant. Elle concluait que ça lui ferait plaisir de rendre possible un tel projet et qu'il fallait dire à Jean-Luc que lui et ses copains devraient se prendre totalement en charge car elle était trop vieille pour leur faire la cuisine elle disait quand même que pour le petit-déjeuner elle aurait plaisir à leur faire de bonnes surprises. Quand Jean-Luc eut fini de lire, il releva la tête tout souriant en déclarant "elle ne dit pas non !". Son père répliqua "elle ne dit pas non, mais nous avons quand même plusieurs choses à te dire. Un, te rappeler que cela aurait été plus logique de nous en parler en premier, deux, qu'on va suivre ton idée avant toute décision, on va en parler à ton instituteur, trois qu'on va lui demander aussi ce qu'il pense d'un groupe de copains comme les tiens, car on imagine bien qu'il y a Marc et Claude dans tes projets et qui d'autres ? Enfin, quatre, qu'on discutera avec les autres parents, et cinq, que pour nous, tu connais nos difficultés financières nous n'avons pas d'argent à t'avancer pour les frais qui découleraient d'un tel séjour". Il y avait beau avoir beaucoup de conditions, cette réponse du père était bien ressentie par Jean-Luc, mais il fut vite rafraichi par sa mère qui déclara "pour moi ça reste quelque chose de pas possible, une bande de gamins chez une personne âgée, c'est pas possible." Dès demain soir je parle à son instituteur et on répond au plus vite à tante Adelaïde, car cela doit la perturber et il faut vite qu'on lui dise ce qu'il en est." répondit aussitôt le père. "Alors de ton côté, comme tu dis que tu n'en as pas parlé à tes copains, eh bien tu peux aller les voir cet après-midi pour savoir comment ils reçoivent ton projet avec eux, car je le redis, je ne veux pas traîner pour répondre à ta grande-tante qui doit être à se demander qu'est-ce que c'est que cette demande et comment nous tes parents la recevons ." D'accord dit Jean-Luc je vais leur en parler, j'ai effectivement pensé à Marc et à Claude et aussi je pense à Pierre". "Eh bien va leur en parler de ton idée de folie" dit le père en souriant, ce qui fit penser à Jean-Luc que son père contrairement à sa mère trouvait que ce projet avait quelque chose de relativement possible et au final d'être une bonne expérience d'autonomie et de prise de responsabilité pour son fils.

Ce dimanche de fin d'après-midi notre petit groupe connut donc une activité toute particulière, totalement inhabituelle pour un dimanche, en effet Jean-Luc sur l'invitation de son père s'en allait mettre au courant ses copains et il fallait qu'ils aient une discussion ensemble alors que par habitude le dimanche soir ils restaient chacun dans leur famille. Il passa en premier chez Marc, celui-ci le reçu dans la cour de sa maison, leur tranquillité (sans écoute) permit à Jean-Luc de bien lui résumer le problème, à savoir la pression de rencontrer très rapidement l'instituteur pour crédibiliser leur recherche de séjour à Royan. "Comment faire pour parler à l'instituteur avant que mon père l'interpelle demain soir lundi ?" concluat Jean-Luc. "Allons demander à Pierre" répliqua Marc, qui indiqua à ses parents avant de partir qu'il devait voir une question d'école avec un autre copain de la classe car Jean-Luc lui demandait une chose que lui-même ne savait pas. L'explication suffit à ses parents et voilà nos deux garçons en chemin vers chez Pierre. Arrivés chez Pierre, il fallait sonner, ils demandèrent à parler à Pierre pour une question de leçon pour demain. Pierre totalement étonné se présenta à la porte, sa mère était dans le couloir. Jean-Luc prit la situation en main. "Tu ne sais pas mais l'instituteur nous a demandé un travail collectif sur les crustacès et on devait demain lui rendre un exposé succinct, en fait il m'en avait parlé à moi et m'avait demandé de voir cela avec toi et Marc et j'ai complétement oublié de t'en parler, est-ce que tu pourrais venir pendant une heure, j'ai déjà préparé des choses mais l'instituteur avait insisté pour que ce soit un travail collectif alors on pourrait s'ajuster sur ce sujet ? Là, Marc est disponible". Pierre a vite compris qu'il lui fallait décoder le propos, il répondit très vite, oui je suis d'accord, on va où ? "Chez moi" intervint Marc. La mère de Pierre fit par de son étonnement de les voir près à travailler un dimanche en fin d'après-midi, mais voyant la détermination des garçons ne mit aucun obstacle à ce que Pierre parte avec ses camarades. Une fois tous les trois, ils convinrent qu'un seul d'entre eux,  Marc, se rende chez Claude. Les parents de Claude connaissait bien Marc et il n'y aurait pas d'explication à donner qu'un copain vienne chercher à passer un temps avec Claude à l'extérieur de la maison. Les deux autres convinrent avec Marc qu'ils se retrouveraient dans leur local, à savoir la soue-à-cochon de la grand-mère de Marc. Quelques ving minutes plus tard ils étaient tous réunis. Alors Jean-Luc commença une explication plus détaillée. La lettre de réponse de la grande-tante, le prétexte de la connaissance des crustacés, l'impératif de mettre au courant l'instituteur du projet de séjour à Royan. Une fois tous bien informés, l'urgence de prévenir l'instituteur trouva dans la tête de Marc une solution rapide. Il dit à ses copains, comme j'habite à côté de chez lui, ce soir je vais aller sonner chez lui, tout seul, et je vais lui dire qu'il va avoir la visite du père de Jean-Luc parce qu'on a eu une idée c'est de profiter des vacances de février où en plus il y a des grandes marées, pour vivre un mini-séjour pendant ses trois jours de grandes marées et que l'on essaiera de capturer un maximum d'espèces différentes de crustacés pour les montrer à la classe, dès le lundi de reprise - car les vacances de février n'étaient que d'une semaine - et qu'il comptait sur lui pour qu'il approuve ce projet pédagogique parce que sans son appui ce serait foutu, car les parents de Jean-Luc sont partagés mais par contre ils ont une solution d'hébergement chez la grande-tante qui a écrit qu'elle était d'accord. "Comme ça en lui disant presque toute la vérité, on a des chances de l'avoir en appui." conclut Marc. "C"est super !" s'écria Pierre. Doucement répliqua Jean-Luc "ma mère était très réticente à notre projet, c'est pas gagné. En plus l'instituteur il faut déjà lui parler et connaître sa réaction avant de se réjouir."  Sur ces paroles les garçons trouvèrent qu'effectivement il ne fallait pas se réjouir trop vite, c'était à Marc de jouer sa partie avec l'instituteur et eux ils n'avaient qu'à rentrer chez eux. Juste avant de se quitter Jean-Luc dit "Pour mes parents je dis que vous êtes d'accord pour ce séjour, que vous en avez parlé à vos parents car si mon père ou ma mère croisent l'un de vos parents et qu'il ou elle leur en parle il ne faut pas que ce parent tombe des nues, ok." Là, les autres se regardèrent et prirent conscience que l'urgence n'était pas que du côté de l'instituteur il fallait commencer à en parler à leurs parents même si ce n'était pas encore sûr, car effectivement, cette information à leurs parents respectifs contribuait à la faisabilité. Décidemment les choses s'accéleraient. "On se retrouve demain soir lundi ici à 17 h, ok ?" Cette précision de Marc pour tous rencontra la réserve de Jean-Luc : "sauf si mon père me demande de l'accompagner pour parler à l'instituteur, je ne sais pas comment il compte faire, s'il veut lui parler seul à seul ou s'il veut m'inclure. En tout cas je ne peux pas lui demander ça lui donnerait un doute , il pourrait penser que je m'inquiéte de cette rencontre si je n'y étais pas." 

Quand Marc sonna chez l'instituteur il était juste avant 19 h. "Oui, que veux-tu Marc ? Tu as encore oublié un cahier dans la classe j'imagine ?" "Non, Monsieur, c'est pour vous parler d'un projet qu'on a à quelques camarades et on voudrait avoir votre avis." "Oui, entre, alors quel projet ?" "Voilà quand l'autre jour vous nous avez fait un cours sur les animaux de littoral de la mer et que vous avez dit le mieux c'est de les voir en vrai, ça nous a donné une idée, on est allez voir sur un calendrier quand sont les prochaines grandes marées et comme il y en a pendant les vacances de février, on s'est dit est-ce qu'on pourrait pas aller quelques jours sur la côte et comme Jean-Luc a sa grande-tante qui habite à Royan, Jean-Luc a décidé de lui écrire pour savoir si elle serait prête à nous accueillir, cette grande-tante a répondu que oui, et donc le père de Jean-Luc va venir vous parler demain soir de ce projet. Nous maintenant que l'on a cette réponse de la grande-tante on a super envie de faire ce petit séjour à la mer en février. Qu'est-ce que vous en pensez ?" "Eh bien permet moi de te dire que je m'attendais pas à ça ! Mais c'est une très bonne idée. D'ailleurs sans l'imaginer je vous y avais encouragé puisque je vous avais dit le mieux pour ces bestioles de bord de mer c'est de les voir en vrai." Marc, soulagé par cette réponse, pousse le point un cran plus loin..."Est-ce que vous pensez que si on met ce qu'on trouvera dans des bocaux avec de l'eau de mer on pourra en ramener quelques spécimens pour faire profiter la classe." "Oui bien sûr, mais il faudra renouveler l'eau en y ajoutant du sel, pour qu'ils ne se dépaysent pas de leur milieu naturel, mais on en est pas là, dis moi qui est dans ce projet ?" "Il y a donc Jean-Luc, Pierre et Claude et moi bien sûr." . "Bon c'est bien, c'est une équipe sérieuse, je sais que vous vous entendez bien. Sans doute que le père de Jean-Luc va me demander ce que j'en pense, là c'est sûr j'approuve, mais vous avez pensé à en parler à tous vos parents ?" "Oui mes copains sont en train de le faire car la réponse de la grande-tante de Jean-Luc vient tout juste d'arriver". "Merci de m'avoir reçu et à demain matin". "Bonne soirée à toi" lui répond l'instituteur. Marc repart chez lui tout joyeux, ça c'est vraiment super bien passé.

Jean-Luc en rentrant chez lui, passa juste voir son père seul à seul et lui dit que ses trois copains allaient en parler à leurs parents comme il lui avait demandé. Son père lui dit en retour, demain soir je vais en parler à ton instituteur et j'aurais sûrement l'occasion de croiser le père de Pierre, puisque je le vois tous les jours. Après cet échange avec ton instituteur on verra ta mère et moi ce qu'on répond à notre tante. De toute façon c'est pas simple votre idée. "On arrête-là pour ce sujet ce soir." Conclut le père. Jean-Luc se dit à lui-même, c'est sûr il ne compte pas parler à l'instituteur en ma présence, pourvu que la rencontre de Marc avec l'instituteur se passe bien.

Le lendemain matin sur la cour d'école, par de brefs contacts entre eux sans oreilles indiscrètes, ils comprirent que la rencontre de Marc avec l'instituteur était positive. Quand ils se retrouvèrent ce lundi soir dans leur Q.G. (la soue-à-cochon), ils bouillaient littéralement. C'était trop de tensions ! Marc expliqua plus en détail la rencontre du dimanche soir avec l'instituteur. Quant à Jean-Luc il prit le temps de redire qu'une grosse partie de l'enjeu se passait sans doute en ce moment ou dans une heure entre l'instituteur et son père. Pierre lança "ce n'est pas la peine de stresser, continuons à voir ce qu'il faut qu'on règle pour rendre possible ce séjour en ce qui nous concerne nous." Claude enchaîna tout de suite : "hormis l'autorisation qui est en cours de discussion hors de nous, la grosse question c'est l'argent car il ne faut pas s'imaginer que nos parents vont nous donner l'argent nécessaire, peut être un petit peu pour les parents qui trouveront notre projet intéressant, mais pas tous, ça c'est sûr." Jean-Luc dit, c'est quoi les frais qu'on aura si on peut le faire ce séjour. Claude qui visiblement avait réfléchi à la question dit, "eh bien il y a le train aller-retour, la nourriture sur place, et les autres frais comme achat de carte côtière pour repérer les rivages, et quelques matériels de pêche pour que notre alibi de crustacès et autres bestioles soit crédible à notre retour." Les autres le regardèrent avec un temps de méditation chacun, car visiblement il avait pris une longueur d'avance sur leurs propres réflexions. Claude profitant de ce silence poursuivit "pour le train je vais me renseigner car jeudi ma mère a prévu qu'on aille en ville, je m'organiserai avec elle pour aller à la Gare. Pour les autres frais comme la nourriture vous imaginez qu'il nous faut combien ?" Les autres se mirent à agiter leurs méninges, Pierre dit "c'est simple , si on est trois jours complets et qu'on revient le quatrième en fin de journée, ça fait à raison de trois repas par jours, multiplié par 4 personnes, ça donne 12 repas par 4 jours soit 48 repas, plus un repas dans le train le jour du départ ou bien à l'arrivée en gare de Royan avant de débarquer chez la grande-tante de Jean-Luc pour nos journées de recherche des trésors vikings et officiellement notre pêche aux crustacés, soit 4 de plus au total 52 repas à 10 francs en moyenne car le petit-déjeuner coûtera moins cher,  ça fait 520 francs." Ouah ! s'exclamérent-ils ça fait beaucoup ! "Plus le train" rappela Claude. Une idée jaillit dans la tête de Marc "on pourrait demander à l'instituteur de repeindre le bas du préau, il nous en parle depuis quelques temps et personne ne mord à l'hameçon, mais si on lui dit, pour financer notre projet est-ce que vous nous donneriez un peu d'argent si on prend en charge la peinture des 3 côtés du préau sur une hauteur d'un mètre cinquante ?" Claude répliqua "C'est sûr qu'il dit tout le temps regardez-moi ce bas de mur avec vos pieds vous l'avez tout dégradé !" "O.K, les gars fit Pierre mais de là à nous donner la pièce pour cette peinture !" "Je peux lui demander dès ce soir, comme ça on aura une idée comment ça s'est passé avec ton père Jean-Luc"; "J'en aurais aussi des infos ce soir à la maison de toute façon" répliqua Jean-Luc. "Qu'est-ce qu'on risque de lui demander à l'instituteur, rien, et s'il est vraiment intéressé à notre projet il va nous aider." affirma Marc. Réfléchissant à d'autres solutions les garçons butaient sur un mur, c'est certain le préau à peindre, si l'instituteur coopérait pour les rémunérer, ça ne donnerait pas beaucoup d'argent, il fallait vraiment trouver autre chose, car avec le coût du voyage en train pour eux quatre, et l'aller et retour, ils imaginaient déjà grandement la difficulté. Finalement une autre idée germa dans la tête de Pierre, "les gars vous vous rappeler l'écriteau devant le restaurant du village, il y avait écrit, accepte tous les produits de la pêche, provenant de nos rivières." "Oui et alors ?" commentèrent les autres. "Eh bien je connais une pêche facile, c'est la pêche aux grenouilles, un chiffon rouge et hop la grenouille est dans le sac." Clôturant son idée, Pierre, dit demain midi je vais aller voir ce restaurateur pour savoir s'il accepterait qu'on lui ramène des grenouilles et combien il nous les paierait. "Une petite question de détail, fit remarquer Jean-Luc "Comment tu les pêches en quantité ?" "Ben avec un bateau !" "Ah oui et tu as un bateau ?" "Non j'en ai pas mais je connais où s'en procurer un sans problème" . Là les autres le regardèrent et se regardèrent les uns les autres, et comme on était loin de savoir si c'était une piste crédible, ils choisirent de passer à autre chose. D'ailleurs pas mal de temps s'était écoulé avec toutes ces conversations d'investigations, ils décidérent voyant l'heure de se séparer d'autant que Marc avait prévu de retourner voir l'instituteur pour parler du préau.

Rentré chez lui Jean-Luc ne tarda pas à avoir des nouvelles de l'entrevue de son père avec l'instituteur, car il trouva ses deux parents en pleine discussion. Ceux-ci lui firent signe de venir auprès d'eux. C'est sa mère qui l'interpella en premier, "je n'étais pas d'accord, mais ton père me rapporte que l'instituteur trouve que vous avez une excellente idée, car selon ce que tu me dis, elle s'orientait vers son mari, et parait-il que cet enseignant trouve que c'est une occasion pour que vous vous preniez en main pour trouver l'argent pour vous rendre possible ce séjour. Je veux bien mais il y a juste un problème, c'est la tante, je trouve que vous n'allez pas aller la déranger dans sa vie comme ça. Pour moi ce n'est tout bonnement pas possible, même si j'ai bien lu qu'elle ne disait pas non, mais elle ne se rend pas compte, combien vous êtes trois, quatre ? Et en plus aucun adulte hormis cette brave femme pour vous surveiller." Le père de Jean-Luc intervint, "bon je vais lui envoyer une lettre dès demain en lui disant qu'on prend le courrier de Jean-Luc et sa lettre de réponse en considération, que j'ai parlé avec l'instituteur et que celui-ci approuve la démarche des garçons, on est à la mi-janvier, ça nous donne un mois avant les vacances de février, je vais lui dire qu'on a peur que ça lui fasse trop de dérangement et qu'on va la tenir informée de l'évolution de ce projet des garçons, je vais aussi lui dire que je vais parler aux autres parents pour qu'on décide tous ensemble si ça nous parait faisable d'accepter ça." La mère de Jean-Luc reprit la parole, quant à Jean-Luc il les écoutait tour à tour et comptait un peu les points dans sa tête, comme si se déroulait un match devant lui. "J'ai dit ce que j'avais à dire, je trouve pas ce projet sérieux pour le dérangement que ça va causer à cette brave tante, maintenant si tu prends les affaires en main dit-elle à son mari, je te laisse faire, bien sûr, que je sais que ta décision sera réfléchie comme il faut." Le père de Jean-Luc s'adressant maintenant à Jean-Luc " tu as compris, ton instituteur trouve que c'est un projet intéressant, il va sûrement vous réunir demain, tous les quatre pour vous en parler plus précisément, il m'a dit qu'il aura des recommandations à vous faire, mais il ne m'en a pas dit plus." Jean-Luc après le repas regagna sa chambre vraiment en plein contentement, il sentait le projet prendre corps.

C'est dès en arrivant à l'école le lendemain matin, qu'ils surent par Marc que l'instituteur avait convenu de leur parler à tous quatre, le soir après la fin des cours et quant à la question de la peinture du préau, il avait dit à Marc, je vais me renseigner et je vous donnerai à vous quatre ce soir le résultat de mes recherches sur ce sujet d'un chantier peinture du préau et j'aurais d'autres choses à vous dire. Inutile de dire que la journée fut toute tournée dans leur tête vers cette rencontre programmée de la sortie des classes. L'équipe était au complet à attendre l'instituteur justement sous le préau. Celui-ci arriva et leur dit tout de go, "c'est bien les gars, enfin j'entends quelque chose d'intéressant, ça m'a un peu surpris, mais ma discussion avec toi Marc et celle avec ton père Jean-Luc m'ont fait comprendre que vous étiez accrochés à ce projet. J'ai raison ?" "Oui ,on est sûr qu'on peut arriver à le faire répondirent ensemble Jean-Luc et Pierre, ce qu'aussitôt Claude confirma et bien sûr Marc qui avait déjà fait la preuve qu'il était convaincu dans l'entretien de la veille. "Bon, reprit l'instituteur, je vous conseillerai pour le choix de la pêche qu'il faudra que vous fassiez sur le littoral, mais avant d'aborder ça il faut savoir comment vous allez parvenir à financer votre projet, car je pense que vos parents que je réunierais ne seront pas d'accord de vous payer tout ce séjour, c'est déjà l'écho que j'ai reçu de ton père Jean-Luc. Votre idée de peindre le préau, je saute à pieds joints dessus, je me suis renseigné, je pourrais vous donner 100 francs peut être 150, en tout cas pas beaucoup plus. Je pense qu'à quatre, ah ! j'essaierais de vous obtenir 160 francs comme ça vous auriez 40 francs chacun, comme il vous faudra deux jeudis après-midi ou matin comme vous voulez, maintenant le budget de l'école doit aussi acheter la peinture vous ne pourrez pas commencer ce jeudi mais le suivant ou alors ce samedi après-midi si vous préférez et de toute façon pour la deuxième couche l'autre jeudi ou samedi à venir. Avez-vous fait le calcul de vos frais ?" Jean-Luc prit la parole, "on a évalué la nourriture, et on va se renseigner pour le train, c'est Claude qui va se renseigner jeudi prochain." Pierre profita de ce moment dans l'échange pour donner l'information qu'il avait recueilli le midi auprès du restaurateur. "On a l'idée de pêcher des grenouilles, le restaurateur m'a dit que si on lui ramenait un sac de 10 kg, qui d'ailleurs nous fournirait, il nous donnerait 100 francs. "Vos grenouilles, elles ne sont pas encore pêcher, et avec la peinture du préau ça ne fait pas beaucoup par rapport à ce que je pense qu'il vous faudra", fit observer l'instituteur. Pour ne pas que l'équipe se démoralise tout de suite Pierre dit "mais on a d'autres idées" ."Et tu peux nous les dire" répliqua l'enseignant, mais Pierre  fit une petite grimace " j'aimerais mieux attendre pour vous en parler parce qu'il faut que j'en parle à ma grand-mère avant d'en être sûr." Il laissa tout le monde dans l'expectative. L'instituteur en profita pour leur proposer de les aider en disant, quand vous aurez tout le total des frais que vous prévoyez, soit la nourriture, le train, le dédommagement de la grande-tante de Jean-Luc pour les frais d'électricité et d'eau que vous allez consommer, les frais sur place à Royan, comme  les consommations, l'achat de matériel de pêche etc. eh bien vous pourrez me demander ce que j'en pense, si je peux vous aider je le ferai."

Après la rencontre avec l'instituteur, il était un peu tard pour se rendre à leur Q.G. (la soue-à-cochon) ils essayèrent bien en sortant de faire parler Pierre sur son idée mais il leur confirma qu'il ne voulait rien leur dire avant de voir sa grand-mère. "Alors c'est quand que tu vas la voir ta grand-mère ?" s'exclama Marc. "Demain soir, je vais lui rendre visite, je vais inventer un alibi et je vais y aller , franchement laissez moi le temps de lui parler et après si ça marche vous ne serez pas déçu". Cette dernière demi-promesse eut le don de rendre ses copains encore plus accros, mais non ils ne pouvaient rien savoir de plus. Jean-Luc annonça : "demain soir on se retrouve sans toi et nous on essaie de tout mettre au point sur la question d'argent, de notre côté il faut qu'on réfléchisse à d'autres moyens d'avoir de l'argent car quand on saura le prix du train, je pense qu'on va encore prendre un coup au moral, pourtant il faut à tout prix qu'on y arrive, on est trop près du but. Mon père va écrire à ma grande-tante, donc c'est bien parti de ce côté là, il faut qu'on se bouge pour trouver la solution, vous vous rendez compte on va pouvoir si ça se trouve être les premiers à découvrir un secret des trésors des Vikings, on va devenir célèbres" . "Oh ! pose-toi s'écria Marc on y est pas, il faut pas s'enflammer, en plus si ça se trouve on ne parviendra pas à faire le rapprochement entre les dessins du littoral que l'on a trouvé et le littoral réel, c'est plus la même époque, la mer a pu avancer et toutes les côtes d'autrefois sont peut-être maintenant à 500 mètres dans la mer." "Ah toi pour casser le moral t'es champion" s'écria Jean-Luc. Mieux valait se séparer ce soir-là.

Le lendemain soir dans le Q.G. l'heure était aux comptes. Pour nos frais de nourriture, il nous faut 520 francs, imaginons que le train coûtera 150 francs pour un aller-retour par personne , ça fait 600 francs, on saura exactement demain jeudi quand tu iras voir le vrai prix des billets. C'était comme à l'habitude Jean-Luc qui menait les opérations, là il s'adressait à Claude. Marc dit :"et du côté des ressources on a la peinture du préau, peut être 160 francs, et ce n'est même pas sûr ! Et les sacs de grenouilles, si on réussit à prendre 2 sacs, ça fera seulement 200 francs. Donc d'un côté on a 1120 et peut être plus mettons 1300 francs qu'il nous faut et en recettes 360 francs, il faut vraiment que Pierre nous ramène une super idée parce que là on est mal.". "Surtout que je connais mes parents dit Claude, ils ne me laisseront pas partir si j'apporte pas la preuve qu'il n'y a rien de bancal dans notre projet de séjour à Royan." "De toute façon mon père dit Jean-Luc a dit qu'il voulait parler à tous vos parents donc c'est sûr il faut que notre projet ne soit pas bancal. " Ce soir là ils ne s'entreprirent pas de se replonger sur les plaques et les parchemins, ils cherchaient tous dans la direction de l'horizon de leurs pensées, quelle pourrait être la solution miracle pour gagner de l'argent. "Et en plus on n'a qu'un mois devant nous" fit observer Marc. Ils se quittèrent ce soir là en constatant qu'ils leur fallait à tout prix avancer. Jean-Luc dressa une synthèse du programme : "Donc toi Claude demain tu vas à la gare, Pierre doit nous dire ce qu'a donné sa piste secrète qu'il nous a fait miroiter, on peut se voir demain matin, rendez-vous ici à 10 h pour qu'il nous dise. Et toi, Marc, ce soir va voir l'instituteur, ça serait bien si on pouvait commencer demain la peinture, demande-lui s'il s'est renseigné s'il a pu acheter la peinture, dit-lui que s'il nous donne l'argent on peut aller l'acheter. Il faut se bouger les gars !" "Oui fit remarquer Marc s'il a la peinture on peut commencer à trois demain après-midi à peindre" "Ou peut être pas si Pierre et son idée nous oblige à s'occuper de sa réalisation avec lui." fit remarquer Jean-Luc "Arrête de parler dans le vide, on ne sait même pas un centimètre de sa fameuse idée !" rétorqua Marc.

Le lendemain, au rendez-vous de 10 h dans leur Q.G., tous guettaient la tête que faisait Pierre. Celui-ci observant les autres, savait qu'il allait produire son effet, il en était assez content. Il commença donc à prendre la parole ainsi : "Bon, voilà je vais vous dire ce que vous vouliez savoir avant hier soir et que je peux vous révéler maintenant". Cette phrase-là énervait un peu les autres, mais ils ne le montrèrent pas car ils avaient compris que Pierre était en train de savourer de les voir tous suspendus à ses paroles. Pierre s'engagea " Voilà, ma grand-mère qui vit à 4 km de chez moi vit dans un hameau un peu isolé et les commerçants ambulants ne passent pas souvent par chez elle, il y a donc quelques choses qu'elle ne parvient pas à écouler depuis plusieurs années et qu'elle ne recherche pas à vendre alors que cependant elle continue à accumuler ces choses". Là, ses copains n'en pouvaient plus et c'est Marc qui s'est mis à crier : "mais tu as fini de faire des mystères, tu pourrais pas nous dire directement de quoi il s'agit avec tes "choses !". "Oui, j'y viens, le marchand de peaux de lapin ne passe plus par le hameau de ma grand-mère et celle-ci à un gros stock de peaux de lapin séchées dont elle ne se préoccupe pas du tout, pourtant ça vaut cher !" "Oui et alors ?" répliqua Marc qui commençait à comprendre - comme ses copains -  le rapport de cette histoire avec leur préoccupation de budget pour le séjour à Royan."Et donc j'ai demandé à ma grand-mère comment ça se passerait si je trouvais le marchand de peaux de lapin et que je lui proposais ce stock, est-ce qu'elle accepterait de me laisser un peu de l'argent de la vente ? Figurez-vous qu'elle m'a dit, ah oui c'est vrai il faudrait que je me débarasse de toutes ces peaux, bah écoute, si tu trouves le vendeur l'argent sera pour toi car moi je n'ai pas besoin de cet argent par contre je vois que tu es en train de rechercher des moyens pour ton projet avec tes copains. Donc bingo !" Il observa - tout sourire - l'effet qu'il venait de produire. Aussitôt Jean-Luc avança le sujet d'une case : " est-ce que tu as une idée du prix d'une peau de lapin séchée et est-ce que tu as compté chez ta grand-mère le nombre de peaux ?". Marc poursuivit l'interrogation "Et est-ce que tu sais où se trouve le marchand de peaux de lapin ?" "Oh ! doucement, s'écria Pierre, je sais que le marchand de peaux de lapin c'est celui qui l'hiver vend les sacs de charbon. Quant au nombre de peaux, qu'est-ce que vous croyez, vous pensez que peut-être j'aurais pu oublier de monter dans le grenier de chez la grand-mère pour les compter ? Il y a 30 peaux de lapin, incroyable ! Maintenant le prix ça dépend de la rareté, c'est payer très cher quand il en manque, c'est tout ce que j'ai pu obtenir de ma grand-mère, enfin pas tout à fait parce qu'elle m'a dit se souvenir qu'il y a quelques années elle était arrivée à les vendre 25 francs la peau." Jean-Luc lui demanda "tu as une idée d'où habite le marchand de charbon ?" "Oui, il habite dans le village voisin d'ici, et je compte bien y aller dès cet après-midi, toi Claude tu es pris pour aller voir le prix du train, donc qui de vous deux - s'adressant à Jean-Luc et Marc - viendrait avec moi ? . Claude pris la parole " Je voudrais savoir comment c'est fait une peau de lapin séchée ? " Pierre le regarda un peu ahuri, ben un lapin ça se dépouille facilement quand il est mort bien sûr, donc après l'avoir tué, du met la peau à l'envers la fourrure à l'intérieur et du glisse une tige d'osier qui se plie facilement parce que l'osier c'est très flexible et que ça permet que la peau soit bien tendue, et ainsi ta peau à l'aspect d'une forme plate mais allongée comme un lapin - c'est normal dit-il en riant - et ensuite tu mets cette peau dans un clou en hauteur dans un grenier pour que l'air la sèche, c'est comme ça que j'ai pu facilement les compter les peaux de lapin chez ma grand-mére elles sont toutes alignées, accrochées chacune à un clou planté dans la poutre transversale du grenier de ma grand-mère." " Marc dit j'ai pas pu voir hier-soir l'instituteur, il n'était pas chez lui, je vais retourner chez lui cet après-midi pour faire avancer le projet peinture du préau." "Donc c'est moi dit Jean-Luc qui va t'accompagner, on part à 13 h 30 pour être chez lui en début d'après-midi, peut être on aura la chance de le trouver..." "O.K." répondit Pierre. Avec toute cette discussion il était déjà 11 h, Claude dit "il faut que je rentre car ma mère veut qu'on prenne le car de 13 h pour nous rendre en ville." "Nous aussi on rentre dit Pierre s'adressant à Jean-Luc car il faut que je revoie mon vélo, il y a quelque chose de pas normal, j'ai une roue qui frotte." "Alors moi je vais essayer de voir l'instituteur dès cette fin de matinée" répliqua Marc.

Nos garçons avaient un programme particulièrement chargé ce jeudi après-midi. Chargé et décisif quant à leur budget. Marc parvint à voir l'instituteur juste quelques minutes après qu'ils se soient quittés. "Tu tombes bien, lui dit l'instituteur, j'ai vu votre projet avec le président de la Caisse des écoles et j'ai un chèque de 300 francs , avec ça il faut qu'on achète la peinture et que je vous récompense pour votre travail. Si tu n'as rien de plus, tu peux venir avec moi, on irait acheter la peinture cet après-midi". Dans la tête de Marc, ce scénario était encore mieux que ce qu'il avait espéré, il dit tout de suite "Oui, à quelle heure, Monsieur ?" "Rendez-vous ici à 15 h." "J'y serai".

On retrouve Pierre et Jean-Luc à leur arrivée dans le village du marchand de charbon. Et chance, après s'être renseigné auprès de passants où il avait son dépôt , ils le trouvèrent affairé à remplir son camion de sacs de charbon. "Qu'est-ce que vous voulez les gars ?" Bien normalement c'est Pierre qui pris l'initiative "je sais que l'été vous passez chercher les peaux de lapin et je voudrais savoir à qui vous les revendez si c'est possible de savoir çà sans être indiscret ?" "Holà ! pourquoi tu t'intéresses à ça ?" "Ma grand-mère a des peaux de lapin et elle m'a demandé ce service" "Donne moi le nom et l'adresse de ta grand-mère et j'irais voir ça avec elle" "Non c'est pas possible elle est trop vieille pour s'occuper de ces peaux et c'est pour ça qu'elle m'a demandé à moi de m'en occuper." "Donc tu ne veux pas me donner son adresse ?" "Non Monsieur ce n'est pas que je veux pas vous la donner c'est que je serai pas gentil avec elle si on procédait comme ça, je sais que ce n'est pas la saison de vos tournées d'achat de peaux de lapin chez les gens, aussi pour pas vous déranger et faire avancer cette vente des peaux de ma grand-mère je suis venu savoir si je pourrais avoir connaissance de la personne à qui vous revendez les peaux. Mon père m'a dit que vous étiez un acheteur-revendeur , c'est pour ça que je vous questionne sur le nom du commerçant avec qui vous travaillez" "Toi, tu seras commerçant plus tard, car tu me fais l'effet d'être un sacré malin, mais je vais pas te dire comme ça gentiment à qui je revends les peaux que j'achète, car heureusement que tu es encore trop jeune, mais je ne sais pas, peut-être que tu as un grand frère et que demain ce grand-frère me piquera mon commerce parce qu'il ira faire affaire avec le commerçant qui est mon partenaire dans ces achats-ventes de peaux de lapin séchées." "Monsieur, je n'ai pas de grand-frère, et c'est juste les peaux de lapin de ma grand-mère que je veux vendre maintenant" "Et pourquoi tu veux les vendre maintenant et que tu ne veux pas attendre la saison de l'été où je pourrais passer chez ta grand-mère les acheter ?" "Parce qu'elle m'a demandé de m'occuper de ça et qu'en récompense elle me donnera un peu de l'argent de la vente" "Je vois, je comprends" "Alors c'est qui votre marchand à qui vous revendez ?" "Doucement, je vais t'apprendre à faire du commerce, d'abord je te crois j'ai confiance tu n'as pas de grand-frère qui va me piquer mon marché, c'est un gros premier point, établir la confiance avec qui on discute "argent". Deuxièmement il faut que tout le monde soit gagnant l'acheteur et le vendeur, le client et le fournisseur. Donc là si je te donne cette adresse il faut que j'y gagne quelque chose. Combien tu me donnes pour que je te donne cette adresse ?" "Mais Monsieur je ne sais pas quel prix vaut une peau de lapin comment voulez-vous que je m'engage à vous donner de l'argent sur une somme que je ne connais pas ? " "Dans le commerce mon gars, on parle en pourcentage, j'aurais droit à combien de pour-cent sur la vente des peaux de lapin de ta grand-mère, et un détail supplémentaire, les peaux de lapin ont un prix variable selon leur qualité, plus elles sont bien sèchées plus ça peut être intéressant." "Bon je propose - et il jeta un coup d'oeil à Jean-Luc qui n'en revenait pas de l'aplomb de son copain - de vous donner 5% de la vente car j'imagine que connaissant bien votre vendeur vous saurez pour combien d'argent je lui ai vendu les peaux de lapin de ma grand-mère." "Bien , tu progresses en commerce, mais là tu me prends du temps alors il faut vite qu'on conclut, alors je te dis O.K. mais pour 10 % et là je suis vraiment gentil car il faut que je te crois sur parole, tu vas me donner ton nom de famille comme ça j'irais voir ton père si je ne te revoie pas, parce que l'argent des 10 % ce n'est pas moi qui vait aller les chercher c'est toi qui va me les amener O.K ?" "Oui O.K. dit Pierre, alors il est où votre vendeur ?" "Attends une minute je vais chercher sa carte, mais ton nom de famille c'est comment ?" "Pierre Durand" "Ah ça tombe bien je connais ton père, je reviens". Quand Pierre a la carte en main il est super content mais il ne le montre pas, il regarde ce qui est écrit, ça va c'est dans un village à 12 peut être 15 km mais c'est faisable en vélo. "Merci Monsieur" "Vous pouvez y aller aujourd'hui ce commerçant à un atelier où il traite les peaux pour en faire des assemblages selon les couleurs qu'il revend lui-même une fois assemblées à un autre professionnel grossiste en fourrures" "Merci beaucoup Monsieur" "Et n'oublies de me ramenez les 10 % c'est ta promesse."

En sortant de chez le marchand de charbon, Jean-Luc et Pierre étaient déterminés à se rendre directement à 12 km de là dans ce village de l'atelier de fourrure. Ils parlèrent en roulant. Ils discutèrent de comment ils s'y prendraient chez le marchand de fourrure, ils étaient persuadés à l'appui du contact qu'ils venaient d'avoir avec le marchand de charbon qu'il leur faudrait être prudent et ils étaient d'accord de parler du prix avant que d'annoncer la quantité. Peut-être que ce marchand-artisan n'acceptera de parler du prix que quand il verra les peaux, mais en même temps il faut bien que dans un premier temps ils viennent chez lui pour commencer à se mettre d'accord. Ils évoquèrent le mode de transport des peaux, ils se dirent qu'ils emprunteraient la remorque du papa de Claude qui s'attache sur un vélo et qu'ils pourront mettre toutes les peaux dans la remorque, pas de problème !" Arrivés dans la localité, ils trouvèrent facilement l'adresse de l'entreprise à l'aide de la carte du commerçant-artisan  que leur avait donnée le marchand de charbon. Ils arrivèrent dans un grand atelier où visiblement on n'avait pas l'habitude voir débarquer deux jeunes garçons, mais comme ils avaient le nom du commerçant, ils dirent à la personne qui venait vers eux, "on voudrait parler à Monsieur Samson" "C'est moi". Cela les déstabilisa un petit peu car ce Monsieur avait l'air gentil et plutôt une allure de simple travailleur que de patron comme ils se l'étaient imaginé. "Oui, c'est le marchand de charbon d'à côté de notre village qui nous a donné votre adresse, on voudrait savoir si on peut vous vendre les peaux de lapin séchées de chez ma grand-mère, dit Pierre qui poursuivait dans l'initiative amorcée chez le marchand de charbon." "Il vous a donné mon adresse comme çà, sans plus ?" "Oui en fait il a vérifié que nous n'avons que les peaux de lapin de chez ma grand-mère à écouler et il nous a demandé de lui reverser un peu d'argent" "Ah oui, là je le reconnais mieux !" "Et vous avez combien de peaux ?" "Comme ma grand-mère m'a dit de voir avec vous combien vous lui donneriez il faudrait d'abord qu'on puisse lui dire le prix et après je pense qu'on reviendra vous dire, ou même vous amener les peaux, mais elle ne m'a pas dit combien elle voulait en vendre" "Ta grand-mère , elle a combien de lapins vivants ?" "Elle a dix cages de clapiers et dans son hameau, elle fournit des lapins à plusieurs amies à elle, mais je sais pas vous dire combien elle en tue chaque année." "Bon, je suis preneur d'autant de peaux que vous pouvez m'en amener parce que justement le ramassage de l'été dernier n'a pas été aussi bon que les années précédentes, et il m'en manque, et même si vous pouviez m'en amener rapidement ça m'arrangerait". Entendant cela Pierre se dit à lui-même c'est une chance pour avoir un bon prix , il se souvenait que sa grand-mère avait parlé de 25 francs la peau, et comme cela faisait sûrement plusieurs années qu'elle n'avait pas écoulé ses peaux il pouvait imaginer 10 francs de plus, il demanda " On peut vous les amener dès samedi prochain, mais dites-nous à quel prix vous les feriez à ma grand-mère car ça va dépendre de cela je crois " "Ah ta grand-mère est une maline, elle ne dit pas la quantité et elle veut savoir le prix, eh bien dis lui que si elle m'en amène entre 10 et 15 je les lui paierai à 30 francs la peau et que si elle en a à vendre plus que 15 ce qui m'étonnerait il faut qu'en même en tuer 3 de plus qu'un par mois, donc si elle en a plus que 15 je prendrai l'ensemble à 35 francs la peau, je fais ce prix là, très interessant car je n'ai pas le marchand de charbon qui me prend sa marge, enfin si, mais c'est vous qui lui paierez, j'espère que vous lui avez pas trop promis ! Dites bien à votre grand-mère que j'ai une parole d'ailleurs je vais vous écrire ça sur un papier, parce que les grand-mères elles sont comme ça elles veulent plus d'argent et son capable de garder leurs peaux pour une période où elles seront achetées plus cher, mais moi là j'ai besoin de tout ce qu'elle peut me donner à acheter en indiquant 35 francs pour plus de 15 j'espère que vous m'aménerez tout son stock. Mais dites-moi , elle n'aime pas le marchand de charbon , pourquoi elle ne lui a pas vendu à lui cet été ? ""Ma grand-mère est un peu sourde, peut être qu'il est passé en criant "peau de lapin, peau" et en répétant ce cri comme une chanson,  mais elle ne l'a pas entendu ou peut être que le marchand n'est pas passé dans son hameau car il est un peu isolé". "Bon, à samedi les garçons, je compte sur vous." "Au revoir Monsieur Samson"

Le retour des deux garçons vers le village fut euphorique. Ils tenaient la solution des recettes nécessaires pour leur séjour à Royan. Quand ils se parlèrent discrètement sur la cour d'école le lendemain, ils ne s'échangeaient que des bonnes nouvelles, Claude leur avait indiqué que le train certes un peu plus cher qu'ils avaient pensé, c'était 200 francs le billet aller-retour pour une personne, donc 800 francs pour le train, mais avec la perspective de la recette des peaux de lapin c'était jouable. Quant au chantier peinture du préau, ils pouvaient commencer dès le samedi après-midi puisque la peinture était achetée. Le rendez-vous à leur Q.G. ce vendredi-là ressemblait à une réunion d'adultes, tant ils avaient à faire une répartition des tâches. Jean-Luc fidèle à son habitude prit le commandement des opérations, Claude tu vas demander à ton père s'il veut bien prêter sa remorque à Pierre, c'est pour demain samedi on transportera les peaux de lapin de chez ta grand-mère, Pierre. Je t'accompagnerais, donc vous deux - s'adressant à Claude et à Marc - vous passez peindre le maximum de ce que vous pouvez du préau car il faut pas que l'on traîne à faire les 2 couches, on doit la semaine prochaine commencer la pêche aux grenouilles pour le restaurant. 

Le remorquage du samedi avec la remorque du père de  Claude, se passa sans problème Pierre avait été surpris par la quantité, il avait mal compté il y avait 32 peaux très séches, ils les avaient attachées très sérieusement dans la remorque "C'est bien c'est pas lourd s'écria Pierre". Lorsque Monsieur Samson les vit arriver avec tout ce stock il était réjouit, il les vit venir dans son petit bureau qui était sur le côté de l'atelier et il dit "je vais prendre le nom de vos parents et de ta grand-mère, car il n'y a pas de raison que je ne vous donne pas cet argent puisque je prends les peaux et que vous vous êtes donné le mal de les amener. Mais dès demain j'irais voir un de vos parents, les tiens ? - en s'adressant à Pierre - car ce n'est pas dans les habitudes de remettre autant d'argent à des garçons de votre âge, je vais mettre cet argent dans une enveloppe, donc c'est 32 peaux à 35 francs, ça fait donc 1120 francs, mais maintenant dites-moi combien vous avez promis au marchand de charbon ?" "Il a dit que nous devons lui donner 10 % et qu'il verra avec vous si on a bien donné 10 %" " Je vous propose que ce soit moi qui passe chez lui, je trouve vraiment abusif qu'il prenne 112 francs rien que pour avoir donné ma carte professionnelle" "Oui mais il connait mon père et il va se fâcher avec lui s'il ne reçoit rien" "Ecoutez, je vais lui donner moi-même 50 francs sans les prendre sur votre argent et je dirais que je vous ai acheté des peaux pour environ 500 francs, si vous ne lui dites pas, il ne saura jamais le vrai montant de mon achat et en plus j'ai toujours du mal avec lui car il tient les peaux et ne les lâche que lorsqu'il a obtenu un bon prix pour lui , cette fois exceptionnellement avec votre venue c'est moi qui le tient. Et j'en dirai un mot à ton père pour qu'il ne soit pas embêté par ce marchandeur." 

Leur premier retour, jeudi, avait été euphorique, celui-ci était triomphant. Tout se passa facilement pour les peintres car il s'agissait de passer des rouleaux sur des parties plates c'était facile, il fallait juste faire attention à la ligne droite de la hauteur de 1 m 50 mais l'instituteur était resté à les conseiller et avait pris en charge le tracé horizontal.

Ce samedi soir-là le père de Jean-Luc indiqua à son fils qu'il avait parlé à celui de Claude et qu'il comptait rencontrer les 2 autres parents le dimanche, tout allait pour le mieux. Jean-Luc qui avait confié à son père qu'ils avaient déjà un pécule remarquable 1 120 francs et qu'ils auraient bientôt l'argent de la peinture du préau et qu'ils comptaient pêcher des grenouilles pour les vendre au restaurant, vu dans les yeux de son père non pas de la réserve mais au contraire une fierté de voir que son fils savait prendre ses responsabilités. Jean-Luc se dit que son père arriverait à convaincre sa mère. Bien sûr ce qu'il ignorait, c'est de savoir si parmi les parents de ses copains, il y en avait qui désapprouveraient leur projet.

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Commentaires
Anliladogulé
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Explication
Pour comprendre ce blog il faut admettre que l'on peut s'amuser à revisiter l'Histoire en laissant son imagination créer de nouvelles situations historiques, de nouveaux lieux, de nouveaux personnages. Mais peut-être certains peuvent trouver inacceptable de se jouer ainsi de l'Histoire, à ceux-là nous devons préciser que ce blog rend compte d'histoires (avec un petit h) inventées avec des enfants et que pour eux il y a un avantage à cotoyer l'Histoire et la géographie, c'est celui de les mettre en condition de comprendre que les réalités des faits historiques ont des profondeurs dans le temps et dans l'espace. Quant au papy qui partage avec eux ces histoires, il invite à percevoir aux parents et aux visiteurs amicaux qui sont orientés vers ce blog que considérer le sérieux dans le seul univers des réalités d'adultes et ainsi implicitement sous-considérées celles d'histoires imaginaires d'enfants est peut être un piège de l'âge adulte car au final que reste-t-il des réalités historiques, l'essentiel est-il dans les certitudes avec lesquelles nous construisons nos quotidiens d'adultes ou bien dans la vérité ressentie des instants ephémères partagés.
Observation
Il est certain que ces histoires sous forme de "roman photos" ne sont vraiment intéressantes à lire que par les petits-enfants qui ont vécu leur construction, leur déroulement ; pour les autres elles auront du mal à accrocher l'intérêt en raison de la complexité des scènes et de leur côté parfois abracadabrantesque. 
Codes de lecture

  ce point jaune désigne les histoires réalisées à R.

ce point bleu désigne les histoires réalisées à S.

ce point vert désigne les histoires réalisées à M.

ce point rouge désigne les histoires réalisées à P.

 

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